Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/504

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peu de tems, de quatre, de cinq, de ſix pieds dans un terrein qui n’avoit pas aſſez de ſolidité pour les porter.

On eſſaya à pluſieurs repriſes de détourner des torrens ſi terribles : mais les directeurs de ces grands ouvrages n’avoient pas des connoiſſances ſuffiſantes pour employer les méthodes les plus efficaces, ni les agens ſubalternes aſſez de zèle pour ſuppléer par leurs efforts à l’incapacité des chefs.

L’ingénieur Martinès eut, en 1607, l’idée d’un grand canal qui parut généralement préférable à tous les moyens mis en uſage juſqu’à cette époque. Pour fournir à cette dépenſe, on exigea le centième du prix des maiſons, des terres, des marchandiſes : impôt inconnu dans le Nouveau-Monde. Quatre cens ſoixante-onze mille cent cinquante-quatre Indiens furent occupés pendant ſix mois à ce travail, & l’entrepriſe fut jugée enſuite impraticable.

La cour fatiguée de la diverſité des opinions & des troubles qu’elle occaſionnoit, arrêta en 1631 que Mexico ſeroit abandonné & qu’on conſtruiroit ailleurs une nouvelle capitale. L’avarice qui ne vouloit rien ſa-