Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/505

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crifier ; la volupté qui craignoit d’interrompre ſes plaiſirs ; la pareſſe qui redoutoit les ſoins : toutes les paſſions ſe réunirent pour faire changer les réſolutions du miniſtère, & leur eſpérance ne fut pas trompée.

Il ſe paſſa un ſiècle & plus, ſans que le gouvernement s’occupât de l’obligation de prévenir des malheurs dont les peuples avoient à gémir ſans ceſſe. À la fin, les eſprits ſe ſont réveillés. On s’eſt déterminé en 1763 à couper une montagne où l’on s’étoit contenté juſqu’alors de faire quelques excavations ; & depuis les eaux ont eu tout l’écoulement que la sûreté publique pouvoit exiger. C’eſt le commerce qui s’eſt chargé de ce grand ouvrage pour 4 320 000 liv. Lui-même il a voulu ſupporter tout ce que cette entrepriſe coûteroit de plus, & que ſi on faiſoit des économies, elles tournaient au profit du fiſc. Cette généroſité n’a pas été une vertu d’oſtentation. Il en a coûté 1 890 000 livres aux négocians pour avoir ſervi leur patrie.

On médite d’autres travaux. Le projet de deſſécher le grand lac qui entoure Mexico paroit arrêté ; & les gens de l’art deman-