Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/511

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ceries, les mouſſelines, les porcelaines, les toiles peintes, les ſoieries, les aromates, les ouvrages d’orfèvrerie de l’Aſie.

À ce marché eſt audacieuſement conſommée dans le Nouveau-Monde, la fraude audacieuſement commencée dans l’ancien. Les ſtatus ont borné la vente à 2 700 000 liv. & elle paſſe 10 800 000 livres. Tout l’argent provenant de ces échanges devroit dix pour cent au gouvernement ; & les fauſſes déclarations le privent des trois quarts du revenu que devroient lui former ſes douanes.

Après un séjour d’environ trois mois, le galion reprend la route des Philippines avec quelques compagnies d’infanterie deſtinées à recruter la garniſon de Manille. Il a été intercepté trois fois par les Anglois dans ſa traversée. Ce fut Cawendiſh qui s’en empara en 1587, Rogers en 1709, & Anfon en 1742. La moindre partie des richeſſes dont il eſt chargé s’arrête dans la colonie. Le reſte eſt diſtribué aux nations qui avoient contribué à former ſa cargaiſon.

L’eſpace immenſe que les galions avoient à parcourir, fit déſirer un port où ils puſſent ſe radouber & ſe rafraîchir. On le trouva ſur