la route d’Acapulco aux Philippines, dans un archipel connu ſous le nom d’iſles Marianes.
XXII. Deſcription des iſles Marianes. Singularités qu’on y a obſervées.
Ces iſles forment une chaîne qui s’étend depuis le treizième degré juſqu’au vingt-deuxième. Pluſieurs ne ſont que des rochers : mais on en compte neuf qui ont de l’étendue. C’eſt-là que la nature riche & belle offre une verdure éternelle, des fleurs d’un parfum exquis, des eaux de cryſtal tombant en caſcade, des arbres chargés de fleurs & de fruits en même tems, des ſituations pittoreſques que l’art n’imitera jamais.
Dans cet archipel, ſitué ſous la Zone Torride, l’air eſt pur, le ciel ſerein & le climat aſſez tempéré.
On y voyoit autrefois des peuples nombreux. Rien n’indique d’où ils étoient ſortis. Sans doute, qu’ils avoient été jetés par quelque tempête ſur ces côtes, mais depuis ſi long-tems, qu’ils avoient oublié leur origine ; qu’ils ſe croyoient les ſeuls habitans du monde.
Quelques habitudes, la plupart ſemblables à celles des autres ſauvages de la mer du Sud, leur tenoient lieu de culte, de loix de gouvernement. Ils couloient leurs jours