Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/56

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pendance où elle étoit encore des ſubſides de l’Angleterre & de la Hollande ; & la mettroit en état de ſe faire craindre ſur les côtes de Turquie, & juſque dans Conſtantinople.

L’habile miniſtre auquel s’adreſſoit ce diſcours, ſentit aisément le prix des ouvertures qu’on lui faiſoit. Il ne voulut cependant rien précipiter. Pour accoutumer les eſprits de ſa cour, ceux de l’Europe entière à cette nouveauté, il voulut qu’en 1717 on fit partir avec ſes ſeuls paſſe-ports deux vaiſſeaux pour l’Inde. Le ſuccès de leur voyage multiplia les expéditions dans les années ſuivantes. Toutes les expériences furent heureuſes ; & le conſeil de Vienne crut pouvoir, en 1722, fixer le ſort des intéreſſés, la plupart Flamands, par l’octroi le plus ample qui eût jamais été accordé. Seulement, il ſtipula qu’on lui paieroit, juſqu’à la fin de 1724, trois pour cent pour tout ce qui ſeroit exporté, pour tout ce qui ſeroit importé, & ſix pour cent dans la ſuite.

La rapacité des gouvernemens eſt inconcevable. Dans toute cette hiſtoire, on ne trouvera pas peut-être un ſeul exemple où