Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/568

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lorſqu’un péril, plus ou moins grand, menaçoit l’état. On ne tarda pas à former de ces milices diſpersées, ſix régimens d’infanterie & deux de cavalerie, auxquels on a depuis fait donner des inſtructions par des officiers, envoyés d’Europe. Le tems étendit les idées. Des hommes, habituellement occupés des arts & du commerce parurent un trop foible appui à l’autorité ; & elle ſe décida à lever, dans le pays même, deux bataillons d’infanterie, deux régimens, de dragons qui n’eurent d’autre profeſſion que la profeſſion militaire. Après la paix de 1763, le gouvernement jugea que des peuples amollis par l’oiſiveté & par le climat, étoient peu propres à la guerre ; & des troupes régulières furent envoyées de la métropole dans la colonie. Ce ſyſtême eſt ſuivi encore ; & il y a toujours au Mexique trois ou quatre bataillons de notre continent, qui ne ſont relevés qu’après un séjour de quatre années.

À ces moyens de conſervation, il en a été ajouté d’autres non moins efficaces. L’iſle de Saint-Jean d’Ulua, qui forme le port de Vera-Crux, & qui doit le défendre, n’avoit que peu & de mauvaiſes fortifications. On les a rasées.