Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/569

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Sur leurs ruines & dans un roc vif ont été élevés naguère des ouvrages étendus, ſolides, capables de la plus opiniâtre réſiſtance. Si, contre toute apparence, cette clef du Mexique étoit forcée, le pays, après ce revers, ne ſeroit pas encore ſans défenſe. À vingt-quatre lieues de la mer, au débouché des montagnes, dans une plaine que rien ne domine, furent jetés, en 1770, les fondemens de la magnifique citadelle de Pérote. Les arſenaux, les caſernes, les magaſins, tout y eſt à l’abri des bombes.

Selon les apparences, la cour de Madrid ne diminuera jamais le nombre des troupes qu’elle entretient dans la Nouvelle-Eſpagne : mais la partie du revenu public qu’abſorboient les fortifications, ne doit pas tarder à groſſir ſes tréſors, à moins qu’elle ne l’emploie, dans la colonie même, à former des établiſſemens utiles. Déjà ſur les bords de la rivière d’Alvarado, où les bois de conſtruction abondent, s’ouvrent de grands chantiers. Cette nouveauté eſt d’un heureux préſage. D’autres la ſuivront ſans doute. Peut-être, après trois ſiècles d’oppreſſion ou de léthargie, le Mexique va-t-il remplir les hautes