Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

quer par-tout où d’autres nations ne ſont pas en poſſeſſion légitime d’un commerce excluſif, firent éclater leurs plaintes. Elles furent appuyées par leur gouverneur, le cardinal infant, qui fit décider qu’on les autoriſeroit à naviguer aux Indes Orientales. L’acte qui devoit conſtater cet arrangement n’étoit pas encore expédié, lorſque le Portugal briſa le joug ſous lequel il gémiſſoit depuis ſi long-tems. La crainte d’augmenter le mécontentement des Portugais, que l’on eſpéroit de ramener, empêcha de leur donner un nouveau rival en Aſie, & fit éloigner la concluſion de cette importante affaire. Elle n’étoit pas finie, lorſqu’il fut réglé, en 1648, à Munſter, que les ſujets du roi d’Eſpagne ne pourroient jamais étendre leur commerce dans les Indes, plus qu’il ne l’étoit à cette époque. Cet acte ne devoit pas moins lier l’empereur qu’il ne lioit la cour de Madrid, puiſqu’il ne poſſède les Pays-Bas qu’aux mêmes conditions, avec les mêmes obligations dont ils étoient chargés ſous la domination Eſpagnole.

Ainſi raiſonnèrent la Hollande & l’Angleterre, pour parvenir à obtenir la ſuppreſſion