Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/60

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de la nouvelle compagnie, dont le ſuccès leur cauſoit les plus vives inquiétudes. Ces deux alliés, qui, par leurs forces maritimes, pouvoient anéantir Oſtende & ſon commerce, voulurent ménager une puiſſance qu’ils avoient élevée eux-mêmes, & dont ils croyoient avoir beſoin contre la maiſon de Bourbon. Ainſi, quoique déterminés à ne point laiſſer puiſer la maiſon d’Autriche à la ſource de leurs richeſſes, ils ſe contentèrent de lui faire des repréſentations, ſur la violation des engagemens les plus ſolemnels. Ils furent appuyés par la France, qui avoit le même intérêt, & qui de plus étoit garante du traité violé.

L’empereur ne ſe rendit pas à ces repréſentations. Il étoit ſoutenu dans ſon entrepriſe par l’opiniâtreté de ſon caractère, par les eſpérances ambitieuſes qu’on lui avoit données, par les grands privilèges, les préférences utiles que l’Eſpagne accordoit à ſes négocians. Cette couronne ſe flattoit alors d’obtenir pour Dom Carlos l’héritière de la maiſon d’Autriche, & ne croyoit pas pouvoir faire de trop grands ſacrifices à cette alliance. La liaiſon des deux cours qu’on avoit cru irréconciliables, agita l’Europe. Toutes les