Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/93

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fortifia les places frontières. Il ſecourut ſes alliés, & arma ſouvent des eſcadres pour maintenir ſa ſupériorité dans la mer Baltique. Les événemens qui ſuivirent ſa mort, replongèrent les finances dans le cahos d’où il les avoit tirées. Le déſordre a été toujours en augmentant, malgré les ſubſides prodigués par la France & quelques autres ſecours moins conſidérables. En 1772, l’état devoit ſix cens trois tonnes d’or, ou 90 450 000 liv. qui, pour un intérêt de quatre & demi pour cent payoient aux nationaux ou aux étrangers, 4 070 250 livres. À cette époque, il n’y avoit pas plus de deux millions d’argent en circulation dans le royaume. Les affaires publiques & particulières ſe traitoient avec le papier d’une banque appartenant à l’état & garantie par les trois premiers ordres de la république. Cet établiſſement a eu des cenſeurs, il a eu des panégyriſtes. A-t-il été utile, a-t-il été funeſte à la nation ? Le problême n’eſt pas réſolu.

La pauvreté n’étoit pas toutefois la plus dangereuſe maladie qui travaillât la Suède. De plus grandes calamités la bouleverſoient. L’eſprit de diſcorde mettoit tout en fermen-