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Page:Rebière - Mathématiques et mathématiciens.djvu/185

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MATHÉMATIQUES ET MATHÉMATICIENS

Vous vous arrêterez donc dès le seuil, — c’est absolument indispensable, — vous vous arrêterez longtemps sur les idées et les assertions fondamentales, et vous ferez porter directement sur elles tout l’effort de votre attention. Cette étude intrinsèque des principes est souvent compliquée, quelquefois impuissante, mais malheur à qui la néglige. Il n’y a presque rien à dire de général sur cette étude ; elle dépend de la justesse, de la force, de la finesse native ou acquise de l’esprit ; mais elle dépend surtout de la nature des questions : vous invoquerez tantôt des axiomes, tantôt l’observation, cette grande maîtresse, tantôt des conventions, tantôt des hypothèses. Quoi qu’il en soit, n’oubliez jamais que, tant valent les prémisses, tant valent les déductions ; pesez de votre mieux ces prémisses, et si elles sont seulement probables, recevez aussi comme seulement probable tout ce que vous en tirerez. Le raisonnement garde dans tous les cas sa valeur relative, et, au pis aller, vous aurez cette consolation de ne pas ajouter à l’imperfection des données.

Le domaine de la pure raison est vaste et soumis à des règles absolues, mais il y a à côté des domaines plus libres. Vous ne serez pas positif toujours et quand même, vous ne traiterez pas avec une rigueur trop grande des sujets qui ne comportent pas cette rigueur.

Je veux parler d’abord des études dont les éléments sont trop complexes : la politique, une fois d’accord avec la morale, doit être flexible et tenir grand compte des races, des mœurs, des traditions ; la médecine s’occupe de la matière animée que les lois physiques