Aller au contenu

Page:Recherches asiatiques, ou Mémoires de la Société établie au Bengale, tome 1.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxix
DES MOTS ORIENTAUX.

puis m’empêcher d’en donner un exemple. Dans la notice sur Ibn Zéïdoun[1], célèbre poète d’Andalousie, il loue

  1. Le vézyr Aboùl-oùalyd Ahhmed ben-A’bdallah ben-Ghâlèb ben-Zéïdoùn, Espagnol de nation, naquit à Cordoue en l’an 394 de l’hégire [1004-5 de l’ère vulgaire]. C’étoit un des plus célèbres kâteb ڪانن [ou prosateurs] de son temps : il étoit aussi excellent poète, et l’élégance de ses vers lui valut le titre de Bokhtary de l’Occident, Le véritable et premier Bokhtary étoit un poète très-fameux, qui naquit à Koùfah en Arabie, vers l’an 206 de l’hégire [821-2 de l’ère vulgaire]. Le petit souverain de Cordoue, nommé Aboùl oùalyd êbn-Djahour, se fétoit d’abord attaché ; mais, à la suite de quelques différens, il le fit mettre dans les fers. Ibn-Zéïdoùn fut assez heureux pour s’échapper ; il se réfugia auprès de O’bbâd ben-Mohhammed, surnommé âl-Mo’tadhed, petit prince souverain de Séville. Celui-ci l’accueillit avec empressement, elle nomma son grand vézyr ou premier ministre ; et c’est en remplissant les fonctions de cette dignité qu’Ibn-Zéïdoun mourut en 463 de l’hégire, comme on va le voir par le texte même d’Aboùl-fédâ.

    « En cette année (463 de l’hégire, 1070 de l’ère vulgaire), dit-il, mourut Aboùl-oùalyd Ahhmed ben A’bdallah ben-Ahhmed ben-Ghâleb ben-Zéïdoùn, l’Andalousien, natif de Cordoue. Il descendoit des jurisconsultes de Cordoue. Il passa et s’attacha au service d’âl-Mo’tadhed (plus correctement âl-Mo’tamed) ben-O’bbâd, souverain de Séville, et devint son vézyr. Le susdit Ibn-Zéïdoùn est auteur de poèmes élegans. » … وقيها نوفي ابن الوليد احمد بن مبــد اته بن احمد بن فالب نــن زيدــون الاندلسي الفرطبي ، وكان مـن ابنا٬ الفقها٬ بقرطبت ڨم انتقل و خدم العتضـــد بن مباد صاحب اشنيلية وصار عنل وزميرم ولابــن زيـــدون الذڪور الاشعار الفايقة، Le même écrivain, suivant d’Herbelot, avoit aussi le surnom d’âl-Hhadhramy, parce qu’il étoit originaire de Hhadhramaoùt, province de l’Arabie. L’auteur d’une Bibliothèque arabe des hommes illustres d’Espagne, citée par Casiri, nous apprend qu’un Ibn-Zéïdoùn étoit commandant des troupes de Cordoue بن زيدون زميم الفية القر طبيـةقصيدة نونية ; ce qui sembleroit indiquer que ce personnage suivoit à-Ia-fois la carrière des lettres et celle des armes. Outre le Qassydéh noùnyéh قصيدة نونيه cité dans une note suivante, ce poète a composé plusieurs autres ouvrages estimés, dont un est intitulé Riçâléh رساله, ou Lettre d’une jeune et noble Espagnole qui rejette les propositions d’un homme qui desiroit s’unir à elle par les liens du mariage. Cet opuscule a été publié d’abord par le savant Reiske, sous le titre d’Abil-Walidi ibn-Zeiduni Risalet, seu Epistolium, arabicè et latinè cum notulis edidit etc. Lipsiæ, in officinâ Gleditschianâ, in-4.° de 24 pages, et réimprimé avec un fragment du Commentaire d’Ebn-Nobathah sur ce Riçâléh, p. 483-536 des J. Fr. Hirtii Institutiones