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Page:Reclus - Histoire d’un ruisseau.djvu/132

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les cascatelles, les chutes sont les grands phénomènes de la vie du ruisseau. Non encore assez fort pour égaliser complètement la pente de son lit, pour creuser toutes les assises et les saillies des roches, pour réduire en poussière tous les blocs épars, le ruisseau doit surmonter ces obstacles en s’épanchant par-dessus. Les chutes varient à l’infini, suivant la hauteur des roches qu’elles ont à franchir, suivant l’inclinaison des pentes, l’abondance des eaux, l’aspect des berges, la végétation des bords et des pierres immergées. Toutes différentes les unes des autres, toutes aussi belles, soit par leur grâce, soit par leur majesté, et c’est avec bonheur que l’on s’assied à côté d’elles en se laissant mouiller de leur écume.

Les rapides sont les cascades ébauchées qui prennent leur élan, puis s’arrêtent et se précipitent de nouveau. Ici l’eau qui se heurte contre une pierre moussue l’enveloppe comme d’un globe de verre transparent et en