Page:Reclus - Histoire d’un ruisseau.djvu/311

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débris les plus lourds descendent et se mêlent au gravier, les épaves sont rejetées sur le bord ou s’arrêtent sur les bancs de sable ; peu à peu, l’eau se clarifie ; grâce à sa faune et à sa flore, elle se débarrasse même des substances dissoutes qui la dénaturaient, et si dans son cours elle n’était pas souillée de nouveau par d’autres impuretés découlant des cités riveraines, elle finirait par reprendre sa pureté première avant d’atteindre l’océan.

Dans la ville future, ce que la science conseille sera aussi ce que feront les hommes. Déjà nombre de cités, surtout dans l’intelligente Angleterre, essayent de se créer un système artériel et veineux fonctionnant avec une régularité parfaite et se rattachant l’un à l’autre, de manière à compléter un petit circuit des eaux, analogue à celui qui se produit dans la grande nature entre les montagnes et la mer par les sources et les nuages. Au sortir de la ville, les eaux d’égout, aspirées par des machines, comme le sang l’est par le jeu des muscles, se dirigeront vers