Page:Reclus - Histoire d’un ruisseau.djvu/52

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à travers les flots de la mer Ionienne, dans le sillage des vaisseaux doriens, nous raconte les migrations des colons hellènes et la marche graduelle de leur civilisation vers l’ouest. Alphée, le fleuve d’Olympie, plongeant à la poursuite de la belle Aréthuse, avait aussi franchi la mer et mêlé son onde, sur le rivage de la Sicile, à l’onde chérie de la fontaine. Parfois, disent les marins, on voit encore Alphée jaillir de la mer à gros bouillons, tout près des quais de Syracuse, et dans son courant tourbillonnent les feuilles, les fleurs et les fruits des arbres de la Grèce. La nature tout entière, avec ses eaux et ses plantes, avait suivi l’Hellène dans sa nouvelle patrie.

Plus près de nous, dans le midi de la France, mais encore sur ce versant méditerranéen qui, par ses rochers blancs, sa végétation, son climat, ressemble plus à l’Afrique et à la Syrie qu’à l’Europe tempérée, une fontaine, celle de Nîmes, nous raconte les bienfaits immenses des eaux de source. En