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Page:Reclus - Histoire d’un ruisseau.djvu/98

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le plus souvent à sec. Il est probable que ce ravin, creusé dans un sol poreux, est superposé à un lit souterrain où coule un ruisseau permanent ; mais il n’est lui-même parcouru des eaux qu’après les averses d’orage ou les longues pluies. Comme tous les vallons latéraux, il est tributaire de la vallée centrale, mais tributaire intermittent. D’ailleurs, il est d’autant plus curieux à visiter, car en se promenant sur le lit desséché, on peut étudier tout à son aise l’action de l’eau courante.

Un petit sentier, que les sillons du laboureur détruisent chaque automne et que le pied des passants ne tarde pas à tracer de nouveau, serpente à côté de la berge du ravin. Il est vrai que des branches de buisson, plantées par le propriétaire jaloux, défendent le passage ; mais ces broussailles, humble simulacre du redoutable dieu Terme, n’ont rien qui terrifie les paysans des environs, et le chemin, frayé sans doute pour la première fois par les hommes de l’âge de pierre,