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Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v1.djvu/104

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Vasantasenâ, avec un mouvement de surprise. — Ah ! vraiment (8) ?

L’esclave, qui s’est approchée d’abord (9). — Madame, votre mère vous fait dire (10) de vaquer à vos ablutions et d’aller ensuite rendre (11) vos devoirs aux divinités.

Vasantasenâ. — Réponds-lui de ma part que je ne prendrai pas de bain aujourd’hui ; qu’on charge donc un brahmane de rendre les devoirs aux dieux.

L’esclave. — Je rapporterai vos paroles, Madame. (Elle sort.)

Madanikâ. — Madame, l’amitié que j’ai pour vous, et non pas la malveillance (12), m’oblige à vous demander ce que vous avez.

Vasantasenâ. — Quelle mine ai-je donc, Madanikâ ?

Madanikâ. — Je m’aperçois, à vous voir aussi distraite, que vous avez le cœur épris de quelqu’un après qui vous soupirez.

Vasantasenâ. — Bien deviné ! On voit que tu sais comprendre ce qui se passe dans le cœur des autres.

Madanikâ. — Tant mieux, tant mieux ! Bien venu soit l’Amour, ce dieu auquel la jeunesse doit ses fêtes (13) ! Mais dites-moi si c’est au roi ou à un courtisan que s’adressent vos hommages.