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Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v1.djvu/105

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Vasantasenâ. — Madanikâ, il s’agit d’amour et non pas d’hommages (14).

Madanikâ. — Vous aimez donc quelque jeune brâhmane dont un savoir rare orne l’esprit ?

Vasantasenâ. — Les brâhmanes, on doit les vénérer… (15).

Madanikâ. — Alors votre tendresse a-t-elle pour objet un jeune marchand qui s’est acquis de grandes richesses en parcourant différentes villes pour exercer son négoce ?

Vasantasenâ. — Un marchand abandonne (16) sa bien-aimée, quelle que soit la passion qu’elle éprouve pour lui, pour s’en aller dans d’autres contrées ; et cette séparation cause à celle-ci un chagrin cruel.

Madanikâ. — Mais, ma princesse (17), si celui que vous aimez n’est ni le roi, ni un courtisan, ni un brâhmane, ni un marchand, qui est-il donc ?

Vasantasenâ. — N’es-tu pas venue avec moi dans le jardin du temple de Kâmadeva ?

Madanikâ. — Oui, Madame !

Vasantasenâ. — Eh bien ! pourquoi m’interroges-tu comme si tu ne savais rien ?

Madanikâ. — Ah ! j’y suis. N’est-ce pas celui sous la protection duquel vous vous êtes placée et qui vous a si bien accueillie (18) ?