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XVII
PRÉFACE.

d’un même acte[1]. À cet égard, l’auteur du Chariot de terre cuite en a usé avec autant de liberté que Shakspeare, et si la mise en scène s’effectuait d’après des procédés analogues à ceux de nos théâtres, son œuvre se subdiviserait en un nombre considérable de tableaux.

En ce qui regarde les particularités de la diction et le tracé des caractères, les ressemblances entre la Mricchakatikâ et le drame shakspearien ne sont ni moins frappantes ni moins curieuses à étudier, soit qu’on se préoccupe des lois qui régissent le développement spontané de l’art théâtral, soit qu’on s’intéresse plutôt à la similitude, frappante dans le cas actuel, des procédés généraux de l’esprit humain. De même, par exemple, que la prose est ordinairement employée par le grand dramaturge anglais toutes les fois que le dialogue de ses personnages ne dépasse pas le ton de la conversation ordinaire ou qu’il s’abaisse dans les bouffonneries ou les trivialités, tandis qu’il se sert de la forme métrique quand la pensée s’agrandit, se passionne ou s’idéalise ; de même, dans le Chariot de terre

  1. Comme dans le théâtre occidental, un acte se termine, bien entendu, par la sortie de tous les personnages qui sont en scène.