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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

épée couleur de radis rouge endormie dans son fourreau (146), je regagne ma maison poursuivi par les aboiements des chiens et des chiennes, comme un chacal qui se sauve du côté de sa tanière (147). » (Il s’en va.)


Maitreya. — Radanikâ, il faut bien te garder de faire connaître au seigneur Chârudatta l’outrage que tu viens de subir, car cela redoublerait, j’en suis sûr, le chagrin que lui cause sa misère.

Radanikâ. — Quoique je ne sois qu’une esclave, je saurai contenir ma langue, seigneur Maitreya.

Maitreya. — Bien, bien (148) !


Chârudatta, s’adressant à Vasantasenâ. — Radanikâ, voici le soir, l’heure où le vent se lève, Rohasena a froid ; fais-le rentrer et enveloppe-le de ce manteau. (Il le lui tend.)

Vasantasenâ, à part. — Il me prend (149) pour sa servante ! (Elle saisit le manteau ; après avoir aspiré l’odeur qui s’en exhale, elle ajoute avec ivresse.) Ah ! ce manteau parfumé de jasmin prouve que Chârudatta n’est pas indifférent aux plaisirs de son âge (150). (Elle le revêt à l’écart.)