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Page:Regnaud - Le Chariot de terre cuite, v1.djvu/82

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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

femme est Vasantasenâ, qui s’est éprise de vous dans le jardin du temple de Kâmadeva.

Chârudatta. — Quoi ! Vasantasenâ ? (À part.)

« Mes richesses s’étant taries, l’amour que j’ai conçu pour elle ressemble à la colère du lâche et n’ose pas sortir de mon cœur (153). »

Maitreya. — Mon ami, le beau-frère du roi m’a chargé de vous dire quelque chose.

Chârudatta. — Quoi donc ?

Maitreya. — Qu’une courtisane nommée Vasantasenâ toute couverte d’or et de bijoux précieux, comme une directrice de théâtre surveillant la représentation d’une pièce nouvelle (154), qui s’est éprise de vous depuis qu’elle vous a vu dans le jardin du temple de Kâmadeva, est entrée dans votre maison pour échapper à ses violentes obsessions.

Vasantasenâ, à part. — Il m’a poursuivi, a-t-il dit, de ses violentes obsessions, voilà des paroles qui m’honorent (155).

Maitreya. — Si vous consentez à la remettre spontanément entre ses mains, sans débat judiciaire, il vous saura gré de cette prompte satisfaction en vous restant attaché par une amitié solide ; mais si vous vous y refusez, il vous vouera une haine éternelle.

Chârudatta, dédaigneusement. — Il est fou ! (À part.) Cette jeune femme est digne qu’on