Page:Reinach - Orphéus, histoire générale des religions, 1921.djvu/378

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influence pour qu’il n’en soit pas question brièvement ici.

Ce sont d’abord des lettres. 1° Lettre attribuée à l’apôtre Barnabé, compagnon de Paul, très hostile aux juifs et postérieure à la ruine de Jérusalem ; c’est encore un faux fabriqué en Egypte. 2° Première lettre de Clément, évêque de Rome, aux Corinthiens ; c’est peut-être l’œuvre d’un juif hellénisé, affranchi du consul Flavius Clemens, qui était chrétien ou juif. Il est intéressant de trouver, dès cette époque (vers l’an 100), la preuve de l’influence morale exercée par l’Église de Rome sur une Église grecque. 3° Ce qu’on appelle qu’on appelle la seconde lettre de Clément est une homélie d’un autre auteur. 4° Lettre de Polycarpe, évêque de Smyrne, disciple de Jean l’ancien, qui fut martyrisé à l’âge de 86 ans (155) . Cette lettre est adressée aux Philippiens et paraît authentique. 5° Sept lettres fort instructives attribuées à Ignace, évêque d’Antioche, qui mourut martyr sous Trajan. Ignace est censé les écrire pendant son voyage d’Antioche à Rome ; il les adresse à des communautés qui lui ont fait bon accueil, les mettant en garde contre les schismes, le docétisme et le judaïsme ; ces communautés sont gouvernées par des évêques. La mention de l’Évangile, dans le sens d’histoire de Jésus, paraît pour la première fois dans une de ces lettres (aux Smyrnéens). La fausseté des lettres d’Ignace a été affirmée, mais non prouvée ; il n’est pas du tout impossible que l’épiscopat ait été organisé dès l’an 100 en pays grec.

62. Le Pasteur d’Hermas est un long ouvrage très ennuyeux que Clément d’Alexandrie et Origène considéraient