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Page:Revue des Deux Mondes - 1840 - tome 22.djvu/611

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L’HINDOUSTAN. — AFFAIRES DE CHINE.

peut s’assembler en quelque lieu des trois présidences qu’il plaise au gouverneur-général de désigner.

Le gouverneur-général est en même temps gouverneur particulier de la présidence du Bengale, et peut être aussi gouverneur particulier (lord Auckland l’était tout dernièrement encore) des provinces de l’Ouest. Il peut réunir à ces dignités le grade de général en chef des armées dans l’Inde (quelquefois avec le titre de capitaine-général, comme l’a été lord Wellesley pendant son administration). Mais qu’il soit ou non général en chef, ou même quand il ne serait revêtu d’aucun grade militaire, il commande en chef la garnison du fort William ou de Calcutta.

Le gouverneur-général est investi de pouvoirs souverains plus étendus à de certains égards que ceux dont jouissent plusieurs rois en Europe[1]. Non-seulement il est le chef suprême de l’état, il commande les forces de terre et de mer, déclare la guerre, fait les traités de paix, d’alliance et de commerce, nomme aux emplois, etc ; mais il peut faire des lois ou règlemens nouveaux, abolir ou modifier les règlemens antérieurs, et ses décisions législatives, quoique soumises au contrôle du gouvernement suprême en Angleterre, sont exécutoires dans l’Inde jusqu’à ce que la cour des directeurs ait fait connaître ses intentions[2].

Chaque présidence est administrée par un gouverneur en conseil, et chaque conseil se compose du gouverneur et de trois conseillers ; l’un de ces conseillers est nécessairement le général commandant en chef l’armée de la présidence. L’art. 38 de la nouvelle charte avait élevé le gouvernement d’Agra au rang de présidence, et cette quatrième présidence devait avoir son gouverneur et son conseil ; mais ces dispositions ont été modifiées depuis. Les provinces de l’Ouest ont maintenant un gouverneur sans conseil : des secrétaires d’état, revêtus de pouvoirs convenables, suffisent aux besoins du service.

Examinons quelle est l’action du gouvernement suprême de l’Inde tel que nous venons de le représenter, et commençons par nous rendre compte de son action politique.

Le gouvernement anglais a adopté dès l’origine, comme principe fondamental de sa politique dans l’Hindoustan, de n’intervenir, au moins ostensiblement, dans les relations des états voisins de son territoire, qu’autant qu’il y est forcé par des actes d’hostilité directe, ou par des agressions dont ses alliés seraient l’objet.

  1. Voyez l’art. 13 de notre charte constitutionnelle.
  2. Art. 43, 44 et 45 de la charte.