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Les principaux états indépendans avec lesquels la compagnie a conclu des traités d’alliance ou de commerce, sont : l’empire Birman, qui borde la frontière anglaise au sud-est, le Napâl au nord-est, Lahore au nord. La compagnie a des ministres plénipotentiaires ou résidens à la cour d’Ava (empire Birman), à celle de Katmandou (Napâl), et un agent accrédité auprès de la cour de Lahore, mais qui réside sur le territoire anglais, à peu de distance de la capitale du maharadja. Les relations du gouvernement suprême avec le souverain de Lahore se modifient probablement en ce moment par suite des évènemens qui paraissent avoir placé Karak-Singh (fils de Randjit-Singh et son successeur) dans la dépendance de Nao-Néhal-Singh, propre fils de ce prince. Nous reviendrons plus tard sur ce sujet.

Une foule d’états secondaires dans l’Hindoustan central et dans le Dekkan sont également liés par des traités avec le gouvernement suprême de l’Inde anglaise, affectant ainsi le caractère d’une fédération dont ce gouvernement est le chef.

Les mesures politiques et les relations extérieures des états protégés sont soumises à la sanction ou au contrôle de ce régulateur suprême, arbitre des différends qui peuvent survenir entre eux. Protection effective d’un côté, déférence et soumission formelle de l’autre, telle a été la base de ce système.

Les états de quelque importance, en retour des garanties que leur offrent l’alliance et la protection du gouvernement, ont assigné une certaine portion de leur territoire au maintien d’un corps de troupes placé sous les ordres directs de l’agent du gouvernement suprême, et commandé par des officiers européens. Ils doivent, en outre, entretenir des forces suffisantes pour la police intérieure et pour agir au besoin comme contingent.

Parmi les petites principautés, les unes sont simplement tenues de payer un tribut ; les autres, trop pauvres pour offrir une redevance annuelle en échange de la protection qui leur est accordée, s’engagent au moins à fournir leur contingent militaire à la première réquisition.

Les princes qui vivent aujourd’hui sous la dépendance ou sous la protection immédiate de la compagnie, peuvent se diviser en quatre grandes classes : 1o princes dépossédés et pensionnés, qui se subdivisent à leur tour comme il suit : princes pensionnés à l’aide d’une certaine étendue de territoire, dont les revenus leur sont assignés, et dont l’administration leur est conservée, dans certains cas, en tout ou en partie ; princes recevant une pension annuelle directement du trésor de la compagnie.