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Page:Revue des Deux Mondes - 1857 - tome 9.djvu/640

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LA
LITTÉRATURE HISTORIQUE
ET
LA QUESTION D’ORIENT

I. Histoire d’Attila et de ses Successeurs jusqu’à l’établissement des Hongrois en Europe, par M. Amédée Thierry; 2 vol., Paris 1856.
II. Geschichte des Osmanichen Reichs in Europa, de J. W. Zinkeisen; Gotha 1853, etc.



Depuis les premiers jours de la guerre de Crimée, il y a eu toute une littérature spéciale sur la question d’Orient. Les trois pays qui représentent en première ligne le travail intellectuel du monde, la France, l’Allemagne et l’Angleterre, ont ouvert une enquête, au nom de la politique et de l’histoire, sur ce conflit où l’Europe et l’Asie sont en cause. C’est une conséquence inévitable de la vivacité d’impressions qui caractérise notre époque. Cette ardeur est un symptôme heureux : elle atteste un besoin de publicité qui doit nous consoler de plusieurs symptômes contraires. Il y a des siècles que la question d’Orient est posée, jamais elle n’avait si vivement ému l’opinion. Elle était autrefois le souci des gouvernans, la préoccupation secrète des hommes d’état; aujourd’hui c’est devant l’Europe entière que ces problèmes sont débattus. Or, dans la foule de livres consacrés à ce sujet, s’il y en a certainement de très médiocres, il en est aussi qui ne doivent pas un intérêt éphémère aux circonstances du moment. Ici, ce sont des travaux savans, des recherches d’érudition sur les rapports des peuples orientaux avec la civilisation européenne; là ce sont des enquêtes sympathiques et précises sur la situation des pays les plus intéressés au débat, je veux dire les contrées du Danube et