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LA
PHILOSOPHIE DES JUIFS

MAÏMONIDE ET SPINOZA

I. Le Guide des Égarés, par Moïse ben-Maimoun, dit Maïmonide, traduit en français pour la première fois par M. Munk, de l’Institut[1]. — II. Mélanges de Philosophie juive et arabe, par le même[2]. — III. Études orientales, par M. Adolphe Franck, de l’Institut[3].

Que savait-on de la philosophie des Juifs il y a quelques années ? Rien, ou fort peu de chose. On n’ignorait pas qu’il avait existé chez les fils dispersés d’Israël une doctrine fort ancienne, nommée kabbale ; mais quoi de plus obscur ? Pour désigner quelque chose d’impénétrable, on disait volontiers : c’est kabbalistique. Et quant à cette autre philosophie des Juifs, non plus mystérieuse et ésotérique, mais enseignée ouvertement par les rabbins et se donnant pour orthodoxe, on ne la connaissait pas mieux. On avait entendu citer par les Juifs le grand Maïmonide et son fameux Guide des Égarés (Moré Neboukhim) ; quel était l’esprit, le sens de ce monument de la sagesse hébraïque ? Les plus doctes l’ignoraient. Leibnitz, qui lisait tout et voulait tout comprendre, ne savait de la kabbale que ce que lui en avait appris son ami le baron Knorr de Rosenroth, l’auteur de la Kabbala denudata, et pour déchiffrer le

  1. 2 vol. in-8o, chez Franck, rue Richelieu, 07. Le premier volume est de 1856, le second vient de paraître.
  2. 1 vol. in-8o, chez Franck.
  3. 1 vol. in-8o, 1861, chez Michel Lévy.