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Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 46.djvu/438

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arrière, une série d’autres plans constituée : d’abord par une penne de flèche que forment deux plans, l’un vertical, l’autre horizontal, s’élargissant tous deux comme une queue d’oiseau ; ensuite, par deux gouvernails, l’un horizontal (gouvernail de queue), composé de deux ailerons placés à gauche et à droite de la poutre armée, l’autre, vertical, qui est le gouvernail classique. Notons, enfin, la présence d’un coupe-vent en étoffe tendue, placé à la partie antérieure de la carcasse, en avant du filet, qui empêche l’air de s’insinuer entre elle et l’enveloppe.

M. Julliot aurait pu s’arrêter là : le ballon, dans ces conditions, ne pouvait subir que de légers balancemens et ne tardait pas à reprendre de lui-même sa position normale. Mais il a voulu que le tangage fût apériodique, c’est-à-dire que tout balancement, dû à n’importe quelle cause, fût immédiatement annihilé. Il est certain que si, en exagérant la surface des organes de stabilisation, on augmente les difficultés de construction, l’encombrement, le poids du système et, enfin, la résistance à l’avancement, d’un autre côté, il est évident : 1o que tout mouvement tournant ne s’effectue qu’aux dépens de la vitesse réelle et, par conséquent, du rayon d’action du ballon ; 2o que la sensation absolue de sécurité à bord d’un aéronat en marche constitue un facteur moral dont ou ne saurait trop tenir compte. Sans prétendre que le chiffre des surfaces couvertes par les plans stabilisateurs de M. Julliot soit intangible, on ne peut donc, à notre avis, que l’approuver d’avoir, au commencement de 1904, quelques mois après le lancement du Lebaudy, substitué à la pointe empennée qui formait l’arrière de la carène de ce dirigeable, une calotte ellipsoïdale à laquelle se trouve fixé un grand papillon horizontal en queue de poisson, couvrant 14 mètres carrés et dont le rôle est d’assurer rigoureusement l’a périodicité recherchée, en augmentant dans d’énormes proportions la résistance qu’opposait déjà le plan horizontal de la penne de flèche aux mouvemens de balancement provoqués par le ballon lui-même et ses organes moteurs.

La nacelle, très petite, — 4m, 80 de long, 1m, 60 de large, — le moteur, les hélices, etc., dans le Lebaudy, comme dans la Patrie, ne présentent rien de tout à fait remarquable. Une pièce très ingénieuse, la béquille, placée sous la nacelle et qui fait corps avec elle, mérite cependant d’arrêter l’attention : c’est une pyramide renversée, formée de tubes d’acier, dont la pointe est