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Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 46.djvu/439

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située sur la verticale du centre de gravité du système, et qui a pour but, non seulement de consolider la nacelle et d’abaisser le centre de gravité de l’aéronat, mais encore : 1° de maintenir le corps de la nacelle assez haut pour que les hélices, au moment de l’atterrissage, ne puissent pas se fausser ou se briser contre le sol ; 2° de constituer un point de contact unique du dirigeable avec la terre. Les hommes de manœuvre qui le tiennent par les cordes de retenue peuvent alors le faire tourner facilement, de façon à maintenir sa pointe contre le vent, et même l’extrémité terminale du centre de la béquille a été placée un peu en avant du centre de résistance, de façon que l’effort du vent tende automatiquement à fixer le dirigeable dans cette position rationnelle.

Tel est, en gros, ce fameux Lebaudy dont on nous permettra de donner ici les caractéristiques principales :


Carène : pisciforme. — Volume : 2 950 mètres cubes. — Longueur : 58 mètres. — Diamètre du maître-couple (diamètre maximum) : 9m, 80. — Force ascensionnelle brute : 3 540 kg. — Deux hélices en tôle d’acier de 2m, 44 de diamètre, tournant à 1 200 tours à la minute, comme le moteur (ce qui simplifie les transmissions), placées à gauche et à droite de la nacelle. — Moteur à pétrole : 40 chevaux, pesant net 300 kg. (370 kg. avec une provision d’essence assurant la marche pendant 5 heures) — Poids utile (aéronautes, lest, combustible, etc.) : 800 kg. — Stabilité assurée par 8 plans fixes ou mobiles, parmi lesquels le papillon vertical, beaucoup plus étroit que l’horizontal, que l’on aperçoit au-dessus et au-dessous de celui-ci, qui a pour rôle accessoire de fournir des points d’attache aux fils qui le tiennent et le fixent. — Vitesse maximum obtenue : 11m, 80. — Date de la première ascension : 13 novembre 1902. — Voyage par étapes de Moisson au camp de Châlons : 3 et 4 juillet 1905. — Installation de l’aéronat à Toul : 27 septembre 1905. — Retour par bateau à Chalais-Meudon : fin de l’année 1906.


Aucun des ballons dirigeables construits à l’étranger n’a pu égaler le Lebaudy. Seul, son congénère, la Patrie, l’a surpassé comme puissance, à la suite de modifications d’ordre secondaire sur lesquelles il serait trop long de nous étendre. Notons, pourtant, un plus grand développement donné aux deux papillons fixés à l’arrière de la carène et l’adjonction, au système stabilisateur décrit tout à l’heure, d’un gouvernail horizontal de centre, formé de deux ailerons fixés à droite et à gauche de la plate-forme elliptique, qui, convenablement manœuvré, a permis au ballon d’accomplir, le 16 novembre 1907, une véritable prouesse aérostatique : descendre d’une hauteur de 1 325 mètres