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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 51.djvu/475

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et amitié s’observe et se cultive sincèrement, en sorte que les Parties procurent l’utilité, l’honneur et l’avantage l’une de l’autre : et qu’ainsi de tous côtés on voie renaître et refleurir les biens de cette Paix et de cette amitié par l’entretien sûr et réciproque d’un bon et fidèle voisinage de tout l’Empire Romain avec le Royaume de France, et du Royaume de France avec l’Empire Romain. » Et l’on écrivait de l’autre : « Le Congrès de Vienne a créé un Nouveau droit public européen, mélange de ce qui existait avant 1792, de quelques actes conclus pendant la révolution, et de dispositions absolument neuves. Ce nouveau droit public a été combiné avec une telle sagacité et prévoyance que, malgré quelques légères imperfections provenant d’obstacles insurmontables, l’Europe peut être considérée comme régulièrement constituée pour des siècles. » Un siècle à peine s’est écoulé, et nous recommençons. Quoi d’étonnant, qu’il y faille tout un volume?

Une paix comme celle-ci exige d’être examinée et jugée en elle-même, indépendamment des circonstances, joie des collectionneurs d’anecdotes, au milieu desquelles elle a été élaborée. Nous en entreprendrons une étude, sinon plus attentive, du moins plus minutieuse, quand nous pourrons le faire sur le texte. Pour l’instant, nous n’avons encore que le plus écourté des abrégés, qui a pour titre : Résumé du traité avec l’Allemagne; mais il suffit à un premier coup d’œil, ne remplissant pas moins de 58 pages grand in-4o. Le » traité est divisé en quinze parties, dont la première, consacrée à la Société des nations, inaugure vraiment, ainsi que le traité de Vienne s’était vanté de le faire, un droit public nouveau. Ce qui était ou ce qui semblait constituer, en 1815, « un nouveau droit public européen, » c’était l’équilibre des puissances, et l’on donnait, de la nouvelle politique, cette définition: « Les parties de l’édifice continental, longtemps disjointes, sont aujourd’hui tellement liées et balancées par des contrepoids, qu’elles se soutiennent et se protègent mutuellement; de là une force conservatrice de l’ensemble. » En 1919, « le Pacte de la Société des Nations, destiné à développer la coopération entre les Nations et à leur garantir la paix et la sécurité, est établi sur les principes suivants : acceptation de certaines obligations de ne pas recourir à la guerre ; développement au grand jour des relations internationales fondées sur la justice et sur l’honneur; observation rigoureuse des prescriptions du droit international, et respect scrupuleux des traités. » C’est là manifestement un sommaire ou un commentaire mais on aperçoit bien l’idée : le droit public le plus