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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/169

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repliée on crochet défensif, entre la Marne et l’Aisne, de façon à couvrir la droite de l’opération. Ce fut sur ce flanc que tomba le 18 juillet la riposte française exécutée par la 10e armée Mangin au Nord et la 6e armée Degoutte au Sud. L’ennemi surpris et enfoncé dut se replier sur la ligne de l’Aisne et de la Veste.

L’événement était grave : la manœuvre française du 15 juillet montrait que la parade était enfin trouvée à la tactique offensive employée par les Allemands le 21 mars, le 9 avril et le 27 mai. D’autre part, l’armée allemande, fatiguée par quatre mois d’attaqué, avait mis dans ce suprême effort toute son énergie et déjà une part de bluff. Sa défaite allait faire chavirer la balance. Il se peut cependant qu’au début on ne se soit pas rendu compte en Allemagne de l’étendue du désastre. La presse affecta de le considérer comme un accident et annonça une reprise prochaine de l’offensive. Mais les Alliés qui venaient le 18 juillet de reconquérir l’initiative entendaient ne plus la perdre. Le 18 août, l’armée Rawlinson au Nord et l’armée Debeney au Sud frappaient un nouveau coup entre Albert et Montdidier. La troisième bataille de la Somme commençait.


I

Au moment où l’action va s’engager, l’ennemi a en ligne entre Arras et Soissons quatre armées, qui sont du Nord au Sud : la XVIIe (Otto von Below) qui a son extrémité droite devant la crête de Vimy et son extrémité gauche couvrant Albert ; la IIe (von der Marwitz) qui va d’Albert à Moreuil, ou si l’on veut de l’Ancre à l’Avre ; la XVIIIe (von Hutier) qui va de l’Avre à l’Oise, qu’elle atteint devant Ribécourt, sa gauche bordant le cours inférieur du Matz : enfin la IXe (von Eben) entre l’Oise et l’Aisne, qu’elle passe à Fontenoy.

La XVIIe armée allemande a devant elle la 3e armée britannique du général Byng : la IIe a devant elle la 4e armée du général Rawlinson ; la XVIIIe a devant elle deux armées françaises, la 1re du général Debeney, et la 3e du général Humbert ; ces deux armées ont été placées là pendant la bataille de mars : enfin la IXe armée a devant elle la 10e armée française du général Mangin.

La XVIIe armée allemande a, devant Arras, un groupement, dit groupement de Vimy. On sait que, depuis 1916, le (groupement