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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/171

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CCIVe, IIIe bavaroise et CVe. Elle a à l’arrière trois divisions fraîches, Ve de réserve, LXXXIIe de réserve et LXXXIVe, et une fatiguée, la VIe de réserve.

En somme, entre Arras et l’Oise, le front est partagé entre trois armées à peu près égales, qui mettent trente et une divisions en ligne et quinze en réserve.

Le front, après avoir passé la Scarpe entre Fampoux et Rœux, courait d’abord au Sud-Ouest jusque devant Hébuterne, puis au Sud jusqu’à Albert. Il coupait alors l’Ancre à Dernancourt, et creusait un angle dans les lignes alliées, la branche Nord venant d’Albert, la branche Sud se repliant vers Montdidier, la pointe étant dans la région Thennes-Castel. Le front se poursuivait au Sud-Est jusqu’à la trouée où passe la route de Roye à Senlis. Là, tournant à l’Est, il longeait le Matz jusqu’à l’Oise.

Aussitôt que le résultat de l’offensive du 18 juillet fut assuré, le maréchal Foch réunit dans une conférence, le 23 juillet, les chefs des armées française, britannique et américaine et demanda à chacun d’eux de préparer les plans d’offensives locales, à objectifs limités, qui devaient être exécutées le plus rapidement possible. Ces offensives devaient assurer la liberté de certains chemins de fer stratégiques, indispensables pour les opérations décisives. Le but assigné à l’armée britannique fut de dégager la voie Paris-Amiens par une attaque sur le front Albert-Montdidier. Ce premier succès obtenu, l’exploitation dépendrait du délai qui resterait avant l’hiver. Il fallait donc se hâter. La phase des opérations décisives s’ouvrirait ensuite et consisterait en une attaque contre la ligne Saint-Quentin-Cambrai, en direction générale de Maubeuge, conjuguée avec une attaque Franco-américaine en direction générale de Mézières. La voie ferrée Mézières-Maubeuge, ainsi attaquée aux deux bouts, était la seule qui pût alimenter le front allemand de Champagne. D’autre part, la prise de Maubeuge menacerait par le Sud la ligne d’opérations de l’armée allemande des Flandres. Sur tout le front l’ennemi se trouverait amené à une retraite générale. — La première phase du plan ainsi exposé va être la bataille du 8 août ; la seconde sera celle du 26-28 septembre.

La première opération prévue pour l’armée britannique était donc de refouler l’ennemi en avant d’Amiens, en direction