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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/172

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de l’Est et du Sud-Est, de façon à enlever la ligne Le Quesnel-Mericourt, que le maréchal Haig appelle la ligne des détenses extérieures d’Amiens. La Somme couvrirait le flanc gauche de l’armée. De là l’attaque se porterait immédiatement sur une seconde ligne Chaulnes-Roye. La prise de Chaulnes couperait les communications de l’ennemi dans les régions de Lassigny et de Montdidier. Les troupes françaises, de leur côté, se tiendraient prêtes à presser l’ennemi au Sud-Est de Montdidier [1]. Tel est le plan exposé par Sir Douglas Haig. : Il s’agit pour les Britanniques, formant l’aile marchante, d’enfoncer von der Marwitz et de venir se placer sur les communications de von Hutier, tandis que les Français attaqueront celui-ci de front. Or von Hutier, qui a derrière lui la coupure de la Somme et du canal Crozat, dispose de relativement peu d’espace pour manœuvrer. S’il est devancé par les Alliés sur cette ligne d’eau, il peut se trouver pris comme dans un sac.

L’opération incombait à la 4e armée britannique. Les instructions relatives à la préparation furent données à son chef, le général Rawlinson, le 13 juillet. Le 28, la 1re armée française du général Debeney, prolongeant à droite l’armée Rawlinson, fut mise sous les ordres de Sir Douglas Haig,

Il s’agissait de renforcer l’armée Rawlinson sans que l’ennemi s’en aperçût, et de masser dans l’angle étroit que font les routes Amiens-Albert et Amiens-Roye trois corps d’armée, le 3e à gauche, le corps australien au centre, le corps canadien à droite. Les bois favorisaient ces mouvements. Les Australiens appuyèrent à droite pour faire place au 3e corps. Quant aux Canadiens, pour dissimuler leur présence en Picardie, on les fît voir en Flandre, devant le Kemmel, où ils furent identifiés par l’ennemi. D’une façon générale, on fit croire aux Allemands qu’ils seraient attaqués en Flandre. On leur montra dans cette région des quartiers généraux, des hôpitaux. Il put savoir que la télégraphie sans fil était très active sur le front de 1re armée. Enfin ses aviateurs purent observer près de Saint-Pol des exercices d’entraînement de tanks en liaison avec l’infanterie, et durent rapporter qu’il se faisait une concentration de tanks dans cette région.

Pendant ce temps, les derniers préparatifs s’achevaient sur

  1. Sir Douglas Haig’s dispatch, 7 janvier 1919, 15.