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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/182

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est exécuté en trente-six heures. Il restera comme un modèle dans les traités de grande tactique.


IV

La manœuvre par déclenchement progressif ne s’était d’ailleurs pas arrêtée aux limites de la 1re armée. Elle s’était étendue à droite à la 3e armée. Cette armée avait en ligne à gauche le 34e corps, de Courcelles à Autheuil, le 15e d’Autheuil à l’Oise, et le 18e à l’Est de l’Oise jusqu’à Moulin-sous-Touvent. — Le 34e corps avait en ligne de gauche à droite, la 129e, la 163e la 6e et la 121e divisions ; le 15e avait en ligne la 74e, la 123e et la 6e ; le 18e, la 38e et la 15e. — Il y avait d’autre part en réserve la 70e division à Lieuvillers, la 58e à Fouillouse, toutes deux derrière la gauche, la 5e et la 11e au centre près de Compiègne et la 2e marocaine sur l’Aisne à Rethonde, derrière la droite. — Le 18e corps passa ultérieurement à l’armée Mangin, et l’Oise fit la limite des deux armées.

L’attaque fut déclenchée le 10, à 4 heures 20 du matin, par le 34e corps. A 7 heures, les premiers objectifs étaient atteints. Cuvilly et Ressons étaient dépassés. En fin de journée, le massif de Boulogne-Ia-Grasse était enlevé ; le front passait par Onvil1ers, Boulogne-la-Grasse, la Poste, Conchy-les-Pots, la station de Roye-sur-Matz, la Neuville, Bourmont, le Plessier, Elincourt et Chevincourt. Tandis que, par sa gauche, l’armée approche des anciennes lignes fortifiées de la guerre de position, par sa droite, elle se moule sur le pied du redoutable massif de Lassigny.

Cependant depuis trois jours que la bataille est engagée, l’ennemi a eu le temps d’appeler ses réserves. Von Hutier commence une défense acharnée, pied à pied. Pendant dix jours, du 11 au 20, des combats pénibles vont se poursuivre sur un terrain difficile, devant des positions fortifiées, sur un vieux champ de bataille, et ces combats seront eux-mêmes menés à la vieille mode de 1916. Le 11, l’ennemi, renforcé de troupes fraîches, commence à réagir vigoureusement contre les deux armées françaises. La 1re armée fait encore quelques progrès. Au Nord de l’Avre, elle arrive à l’Ouest de Villers-les-Roye et repousse une contre-attaque ennemie qui débouchait de ce village. Au Sud de l’Avre, elle enlève Armencourt, le parc de Tilloloy et Tilloloy. — A sa droite, la 3e armée atteint un front jalonné par