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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/193

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procédé que la 10e armée française avait suivi le 18 et le 20 ; pour annuler l’effet de la résistance en profondeur, on subdivise l’attaque en deux bonds, séparés par un jour d’intervalle, le premier bond amenant l’assaillant au contact de la position principale.

Le 22, de bon matin, le 3e corps, formant l’aile gauche de la 4e armée, exécutait à son tour une opération partielle entre l’Ancre et la Somme, avec les 47e, 12e et 18e divisions, appuyées à droite et à gauche par la 3e division australienne et par la 38e. La 18e division, passant l’Ancre, tourna et prit Albert par le Sud-Est. La gauche de la 4e armée se trouve ainsi portée à l’Est de la route Albert-Bray. Elle avait fait 2 400 prisonniers.

Ainsi les opérations préliminaires avaient réussi. Le moment solennel de l’attaque décisive était arrivé. Le maréchal Haig adressa un ordre à ses troupes, où, après avoir montré l’heureux changement des opérations, il adjurait chaque homme d’agir avec toute l’audace et toute la résolution possibles. Là où l’ennemi céderait, là on augmenterait la pression. Cet appel fut entendu. Les mêmes divisions qui avaient résisté dans la bataille du 21 mars montrèrent, sur le même terrain, le plus magnifique élan offensif. Le 23 août au matin, la bataille commence par une série d’assauts violents sur toute la longueur du front de 53 kilomètres, depuis le point de jonction avec les Français au Nord de Lihons jusqu’à Mercatel.

A quatre heures quarante-cinq, au Sud de la Somme, le corps australien attaquait par la 32e division et la 1re australienne, et enlevait Herleville, Chuignolles et Chuignes, avec 2 000 prisonniers. — A la même heure, sur l’Ancre, le 3e corps à droite et le 5e corps à gauche attaquaient dans la région d’Albert, celui-là par sa 18e division, celui-ci par la brigade de droite de la 38e. Les deux hauteurs situées juste à l’Est de la ville, devant la Boisselle, les fameuses collines Tara et Usna, où avait commencé la bataille de 1916, étaient emportées. Plus à gauche, deux compagnies de la brigade de gauche de la 38e division, passant les fonds de l’Ancre à la hauteur de Hamel, se maintenaient tout le jour sur la rive opposée, avec la plus grande bravoure, au pied des collines tragiques de Thiepval. — A différentes heures de la matinée, les autres divisions du 5e corps (17e et 21e), plus à gauche encore celles du 6e corps (2e, 3e, division des gardes, 56e et 52e), enfin plus à gauche encore celles du