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et des champs de tir, étaient pris à midi. — Au Nord de !a Scarpe, la 51e division avait pris Rœux, et la colline entre Rœux et Gavrelle, dite Greenland Hill.

Au delà des positions conquises par les Canadiens sur la route de Cambrai, le terrain se déroulait devant eux comme une suite de houles, dont on voyait bleuir les crêtes dans la lumière de ces beaux jours d’été. Des fonds les séparaient, où coulaient des rivières. Nos alliés avaient à passer le Cojeul, puis à escalader la crête de Vis-en-Artois, puis à redescendre sur la Sensée, et, après l’avoir passée, à remonter sur un second des de terrain où se trouvent Dury et Villers-les-Cagnicourt. Ainsi le sol s’élevait et s’abaissait tour à tour, et faisait alterner les murailles avec les fossés.

Dès le second jour, la Sensée était atteinte au Sud de la route et les villages de cette rivière, Cherizy et Vis-en-Artois, étaient pris. Plus à gauche, le bois du Sart, Rœux et Gavrelle étaient conquis. A la fin d’août, la droite avait enlevé les crêtes au Sud de la Sensée. Sur cette rivière, Eterpigny était pris. Au Nord, le terrain entre Sensée et Scarpe était nettoyé jusqu’au vallon où coule le ruisseau de Trinquis. Enfin, au Nord de la Scarpe, Plouvain était occupé.

La 1re armée se trouvait ainsi à distance d’assaut de la grande ligne fortifiée que les Allemands avaient tendue en 1917 devant Douai, de Drocourt au Nord à Quéant au Sud. A Quéant, cette ligne, que l’ennemi appelait la position Wolan, s’embranchait .sur la ligne Hindenburg. En la perçant, on tournait la ligne Hindenburg. Tel est le défaut classique des lignes continues.

Le 2 septembre, la ligne Quéant-Drocourt fut brisée, et sa charnière avec la ligne Hindenburg rompue. Ce brillant exploit fut l’œuvre combinée du corps canadien, formant l’aile droite de la 1re armée, et du 17e corps, formant l’aile gauche de la 3e armée. Le corps canadien mit en ligne les 1re et 4e divisions canadiennes et la 4e anglaise. Le 17e corps mit en ligne les 52e , 57e et 63e divisions.

Les Canadiens partirent à l’assaut à cinq heures du matin, sur un front de 7 kilomètres, au Sud du ruisseau de Trinquis. L’infanterie était appuyée par quarante tanks de la 3e brigade, et par une force mobile composée d’auto-mitrailleuses, de cavalerie canadienne et d’autres blindées. A midi, tout le système