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événements se préparaient. Le 12 septembre, sur la Meuse, comme l’ennemi, contraint de raccourcir son front, évacuait le saillant de Saint-Mihiel, la 1re armée américaine, avec des divisions françaises, l’avait pris en flagrant délit et lui avait infligé des pertes. Surtout le maréchal Foch préparait la grande bataille qu’il allait déclencher le 26 septembre, et qui consistait en trois attaques combinées sur Mézières, Maubeuge et Gand. C’est une nouvelle phase d’opérations qui commence.

Résumons celle qui vient de se terminer. Le 8 août, l’armée Rawlinson enfonce l’aile gauche de von der Marwitz. L’armée Debeney enfonce l’aile droite de von Hutier. Le lendemain 9, elle en refoule le centre, et le 10, l’armée Humbert en attaque la gauche. Von Hutier, refusant son centre et sa droite, pivote alors sur sa gauche et vient s’établir sur les anciennes lignes fortifiées devant Roye. Von der Marwitz le prolonge au Nord, en s’établissant de même sur les lignes de l’ancien champ de bataille de la Somme. Ils forment à eux deux un front qui va de l’Ancre au-dessous d’Albert à l’Oise vers Ribécourt, en passant à l’Ouest de Bray, à l’Ouest de Chaulnes et à l’Ouest de Roye. Dans ce terrain creusé de tranchées et martelé de trous d’obus, la guerre de mouvement est impossible. La première phase de l’action est finie.

L’action est alors élargie et reprise aux deux ailes. Le 20, à l’aile droite alliée, entre l’Oise et l’Aisne, l’armée Mangin bouscule l’armée von Eben et le rejette sur l’Ailette. Le 21, à l’aile gauche alliée, entre l’Ancre et Arras, l’armée Byng culbute le centre de l’armée von Below. Tandis que l’opération Mangin est en liaison immédiate avec celle de l’armée Humbert, l’opération Byng ne prolonge pas directement celle de Rawlinson. Il y a entre elles, dans la région d’Albert, un vide de deux lieues, devant la gauche de von Below et la droite de von der Marwitz. Mais il est bien évident que les corps non attaqués, découverts au Nord par la retraite de von Below et au Sud par le recul de la gauche Marwitz après la bataille du 8, seront bien obligés de se retirer. C’est ce qui arrive, et le 25, ils sont alignés sur le front Bapaume-Cappy.

D’autre part, les réserves allemandes se sont accumulées sur les points déjà menacés. En conséquence, le 26, le maréchal Haig étend l’attaque plus loin encore sur sa gauche (Nord) en faisant entrer en jeu cette fois l’armée du général Horne, contre