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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/513

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LE
TRAITÉ DU 28 JUIN 1919
LES PRINCIPES ET LES APPLICATIONS

I

Le président Wilson, président de la République des États-Unis, a dit, au banquet solennel de l’Elysée, la veille de la signature du traité : « L’Entente se développera en action. » Cette parole répondait à une autre, non moins frappante, de M. Raymond Poincaré, président de la République française : « La véritable paix ne sortira, si je puis ainsi parler, que d’une création continue, et cette création continue devra surtout être l’œuvre collective des peuples alliés et associés. »

C’est en me plaçant au point de vue adopté par les deux présidents que je voudrais examiner les principes sur lesquels repose le traité et rechercher les modalités futures de son développement dans les faits ; car, il sera bon ou mauvais, selon qu’il sera bien ou mal appliqué. Je voudrais donc considérer, non la lettre, mais l’esprit, et, en pénétrant, s’il est possible, jusqu’à son sens profond, rechercher comment il entrera dans les mœurs internationales et comment il aboutira à la large et humaine pacification qu’il s’est proposée.

De cette pensée initiale, il résulte que mon étude présentera une partie critique et une partie constructive : je voudrais que l’on attendit de connaitre celle-ci pour porter un jugement sur