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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/577

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LES MASQUES ET LES VISAGES

UN NOUVEAU PROFIL DE FEMME
AU LOUVRE
BIANCA MARIA SFORZA

II [1]


II. — À INNSBRUCK

Tout de suite après son mariage, la nouvelle impératrice, qui ne connaissait encore ni son empire, ni son mari, se mit en route vers les montagnes gardiennes et dissimulatrices de tant de trésors. Elle partit pour Côme, accompagnée d’une suite immense, en grand apparat. Presque toute sa famille lui faisait cortège : d’abord sa mère la duchesse Bona, puis son frère le duc de Milan Gian Galeazzo, déjà marqué des signes d’une fin prématurée, sa belle-sœur Isabelle d’Aragon, destinée, à peu près dès cette époque, à devenir « la plus malheureuse des femmes, » son autre frère Ermès, son oncle Ludovic le More avec Béatrice d’Este, son cousin Francesco Sforza, enfin des amis comme San Severino, Pier Scipione Pallavicino, l’archevêque de Milan, des poètes comme Gasparo Visconti, des diplomates comme le légiste Giasone del Mayno, Baldassare Pusterla surnommé, je ne sais pourquoi, le fabulator, et Erasme Brasca, le fin lettré, qui avait arrangé son mariage avec Maximilien et qu’on lui donnait comme mentor, pour guider ses premiers pas à la Cour pleine d’embûches où elle

  1. Voyez la Revue du 15 juillet.