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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/713

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inscrit au livre de la guerre une page mémorable. Le général Mangin, récemment promu à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur, est acclamé au moment où il passe dans l’héroïque chevauchée, l’épée nue, le visage ferme et comme tendu par une indomptable volonté, le regard dirigé vers la voie triomphale. On salue en lui le chef d’armée qui, du 18 juillet au 26 octobre 1918, sans interruption, a su, par une série d’actions offensives, aboutir à la libération de Soissons, de Laon, et forcer l’ennemi à une retraite qui fut le commencement de la grande victoire. Il occupe aujourd’hui Mayence et surveille le Rhin.

Voici le drapeau du régiment colonial du Maroc, décoré de la médaille militaire. Ce régiment, composé de Français de toute la France, a pris part à toutes les batailles, depuis le commencement jusqu’à la fin de la grande guerre. Le drapeau des chasseurs à pied, escorté par une compagnie du 6e bataillon, est le drapeau d’Isly, de Sidi-Brahim, de Sébastopol, de Solférino, de Saint-Blaise, de Metzeral, des bois du Linge et des plaines de Belgique. Il porte à sa hampe la médaille militaire et la croix de la Légion d’honneur. La croix du drapeau, c’est la consécration suprême pour un régiment. C’est un surcroît de fierté pour tous ceux, officiers ou soldats, qui ont l’honneur de lui appartenir. Le 20e corps, que Foch commandait au moment de la déclaration de guerre, et qui eut successivement pour chefs les généraux Balfourier, Berdoulat, Paulinier, présente plusieurs drapeaux décorés de l’étoile des braves. Les zouaves qui ont battu la garde prussienne dans les marais de Saint-Gond, les tirailleurs du bois de Cumières, de Villers-Bretonneux, de Sorny, de Vauxaillon, les coloniaux de Craonne et du Moulin d’Herpy, défenseurs de Reims, passent avec leurs drapeaux parés de la plus belle gloire.

En l’absence de Franchet d’Esperey, retenu à Constantinople par les multiples conséquences de la victoire, les délégations de l’armée d’Orient sont conduites par le général Guillaumat, qui fut son prédécesseur à Salonique.

— Vive Fonck ! crie la foule, en voyant passer le porte-drapeau de l’aviation.

Et l’on fête celui qui est le plus aimé de nos « as, » depuis que Guynemer n’est plus.

Le fanion du général Poeymirau, qui revient de Meknès, rappelle qu’il y eut au Maroc sous la haute direction du général Lyautey, une guerre difficile et glorieuse, un « front de l’Atlas. »