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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/825

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La première phase de la bataille est constituée par les offensives allemandes jusqu’au 15 juillet : offensive de la Somme du 21 mars, offensive des Flandres du 8 avril, offensive de l’Aisne du 27 mai, offensive de l’Oise du 9 juin.

La seconde bataille de la Marne — 15 juillet-6 août — constitue une seconde phase, celle où, ayant en partie repoussé la cinquième attaque exécutée par les Allemands à l’Est et à l’Ouest de Reims, nous passons à l’offensive de flanc, le 18 juillet, et parvenons à rejeter l’ennemi de la Marne sur la Veste.

Alors commence la troisième phase, — le 8 août, — par l’offensive prise par les armées Franco-britanniques dans la région de la Somme et de l’Oise, qui, s’élargissant de semaine en semaine jusqu’à englober six armées, aboutit à ramener l’ennemi à son point de départ du 21 mars devant la ligne Hindenburg, le 18 septembre, cependant que, chassés de l’énorme poche creusée au printemps, les Allemands sont contraints de replier leur ligne sur maints points du front et que l’armée américaine, les expulsant du saillant de Saint-Mihiel, va rendre à nos armées toute liberté d’action de la Suippe à la Moselle. Ainsi se trouvera exécuté le plan que nous aurons vu Foch exposer à ses lieutenants dès le 24 juillet.

Le 26 septembre commence, avec l’attaque par les Alliés de la fameuse ligne « Hindenburg, » la quatrième phase, prévue depuis des semaines par Foch et déjà inscrite dans son inoubliable directive du 3 septembre. Tandis que la ligne Hindenburg est entamée et, vers le 5 octobre, sera rompue de toute part, l’ennemi, défoncé à son centre, a été attaqué sur ses deux ailes, à sa droite en Flandre par le groupe d’armées Franco-anglo-belges aux ordres du roi Albert, entre la Suippe et la Meuse, à sa gauche, par les armées françaises et américaines. On voit se dessiner nettement le plan d’enveloppement que Foch va préciser dans sa directive du 19 octobre.

A cette date, tout s’ébranle, à la voix du chef ; c’est l’attaque concentrique de toutes les armées, si menaçante dès ses débuts que déjà l’ennemi parle d’armistice. Foch talonne ses troupes le 27 octobre, car il entend bien que cet armistice ne soit qu’une capitulation. Alors le cercle des armées se resserre, les armées convergeant toutes vers la région d’Ardennes. Déjà se prépare l’attaque à l’Est de la Moselle, destinée à élargir encore la magnifique opération d’encerclement, tandis que le groupe