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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/849

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se décide à l’aller rejoindre à Maignelay : « Tenir à tout prix où il se trouve, en se reliant aux Anglais vers Rouvroy. » Il a reparu à Paris à 10 heures du soir, adressé de là à Pétain la lettre où il lui transmet « les idées dont il poursuit l’application le long de sa route, » est reparti pour Clermont où il a vu Humbert et Fayolle : la consigne, — toujours la même, — tenir où on est, s’y organiser solidement, exiger des troupes le maximum d’efforts, y engager la responsabilité des chefs. On relèvera le 18e corps britannique au Sud de la Somme pour qu’il aille, au Nord, étayer le 19e, qui ainsi sera fixé. À midi, il est de nouveau à Dury où il faut encore immobiliser Gough : le général Wesple, qui commande le groupement de gauche de la 1re armée française, assurera la liaison, étalera la gaucho britannique, mais Gough y coopérera. Et de « chez Gough » il court à Beauquesne « chez Byng » qui, lui, n’a qu’à persister dans son attitude, car depuis six jours, il n’a pas reculé de deux kilomètres et tient bon.

Voici le chef rentré à Dury ; il y apprend la chute de Montdidier, repart pour Clermont afin d’être à portée des événements, y reçoit, le 28, Pétain et Fayolle, expédie à Haig avis que, la bataille de Montdidier retenant la droite de Debeney, il faut encore que Gough maintienne, le temps nécessaire, au Sud de la Somme, le 18e corps. Il voit Clemenceau, dont il obtient que soient rappelés d’Italie l’état-major et quelques divisions de la 10e armée française, voit Pershing qui lui vient offrir le concours immédiat des divisions américaines. Il se rend à Abbeville où il reçoit le maréchal Haig : « Entrevue des plus faciles, naturelle, cordiale. » « Nous sommes en pleine bataille, a-t-il dit au maréchal, l’ennemi est arrêté, mais peut renouveler ses entreprises. Nous n’avons : 1o qu’à maintenir là où elles sont les troupes engagées, coûte que coûte, sans songer à relever les grandes unités (telles que la 5e armée), mais à les reconstituer sur place ; 2o à réunir nos réserves en arrière à mesure qu’elles arrivent. » Haig a accepté ces principes, remercié pour le renvoi à la 5e armée des éléments anglais restés mêlés, sur l’Oise, à la 3e armée française. Le programme adopté a été : « 1o arrêter l’ennemi de l’Oise à Arras… ; 2o rassembler les réserves en arrière des troupes aussi engagées que possible… »

Enfin, l’infatigable général rentre à Beauvais où il installe