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à Vière-Saint-Bavon. Les Britanniques, arrêtés par la même résistance, marquèrent à peu près le pas.

Cette reprise d’offensive paraissait donc pénible : il était clair que le « coûte que coule » trouvait un écho dans le cœur du soldat allemand et que, là et ailleurs, il ne céderait que devant un effort persévérant. C’étaient six, huit, dix jours de combats tenaces à soutenir.

Les 23 et 24 octobre se passèrent sans que les progrès fussent plus importants. Le 25, on dut se contenter de combats locaux qui améliorèrent nos positions sans les avancer très sensiblement. L’ennemi, suivant l’expression d’un soldat, « tenait comme un pou. » Le 26, la progression reprenait, mais toujours en dépit d’une résistance acharnée. Au soir, le front passait par Antryse, l’Ouest d’Avelghem, Drietsch, Bosch, Coleghem, Ingoyghem et la bifurcation des voies ferrées à l’Ouest d’Anseghem. Mais personne ne perdait courage devant l’âpreté de la défense ennemie. Dès le 26, Degoutte préparait avec le Roi une nouvelle opération d’ensemble, destinée à rejeter, le 31, l’ennemi au delà de l’Escaut. Les journées des 27, 28, 29 et 30 se passèrent à s’assurer une base de départ. On finirait bien par avoir raison de l’obstination de l’Allemand.


Au moment où leur parvenait la directive du 19, les Britanniques achevaient de conquérir, entre la Selle et le canal, le terrain que l’on sait. Le 25, ayant atteint les réseaux de la Hermann Stellung, ils s’étaient arrêtés. La position était ardue ; Haig assure qu’il était alors certain de l’emporter et résolu à en finir ; mais plus il l’était, plus il lui paraissait essentiel de préparer à fond l’attaque ; dans la victoire comme jadis dans les revers, il restait froid, désireux de n’entreprendre qu’une « parfaite opération, » bien préparée, bien organisée, bien pourvue, bien nourrie. Le 25, ses 1re et 3e armées avaient, on s’en souvient, atteint la voie fériée Valenciennes-Le Quesnoy ; la 1re avait occupé Farnais et Artres, pris pied sur les hauteurs de la rive droite de la Rhonelle ; elle avait, d’autre part, rejeté l’ennemi sur la rive droite de l’Escaut et occupé la rive gauche entre Maulde et Condé. Les autres armées se préparaient méthodiquement à l’assaut prochain.

L’armée Debeney ne s’était pas arrêtée. Le 27, elle fit un