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L’ÉDUCATION DES FILLES
APRÈS LA GUERRE

II [1]
BACCALAURÉAT ET FÉMINISME

Nous avons assisté à la naissance et à l’épanouissement de l’enseignement secondaire féminin et, en même temps, nous avons pu pressentir qu’il ne répondait plus à des exigences subitement accrues. Toutefois, entre les destinées nouvelles de la femme et l’éducation qui lui était donnée, la discordance, si elle existe, n’apparut pas d’elle-même. On n’incrimina pas les études, mais la sanction qui les couronnait. On réclama non un enseignement plus utile, mais un parchemin plus utilisable ; et on chercha, à côté, d’autres grades. Par ce biais, tout fut mis en question. Mais la façon dont naquit le problème a pesé sur les solutions offertes.


LES JEUNES FILLES ET LE BACCALAURÉAT

C’est le baccalauréat qui fit tout le mal, un mal que cet ennemi personnel du baccalauréat qu’est Victor de Laprade n’avait pas prévu. Nous savons que le diplôme de fin d’études secondaires est presque un titre honorifique : c’est son élégance, avons-nous dit, c’est aussi sa faiblesse. On essaya de lui donner les droits du brevet supérieur, en proclamant l’équivalence de

  1. Voyez la Revue du 1er octobre.