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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/329

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1re armée française devant, à leur droite, coopérer à cette attaque. La première phase de la bataille devait être la conquête de la vaste forêt de Mormal et de la ligne de la Sambre ; se coudant à l’Est de Wassigny, naguère conquis, la rivière coule du Sud au Nord par Oisy et Catillon, jusqu’à Landrecies, au Sud de la forêt, pour s’enfoncer vers la région de Maubeuge, laissant à sa droite la région d’Avesnes. Par ailleurs, Mons, troisième objectif, est couvert par l’Escaut supérieur de Valenciennes à Tournai. On en tenait déjà, le 31 au soir, une partie, du Nord de Valenciennes au Sud de Condé.

Avant de déclencher une offensive qui serait la seconde phase de la grande bataille, en direction de Mons, le maréchal Haig entendait s’emparer de Landrecies. Mais, fort justement, il lui paraissait nécessaire de faire tomber, au préalable, sur son flanc gauche, la région de Valenciennes qui, du Sud du Quesnoy au Sud de Condé, formait saillant dans son front. Celui-ci rectifié, on pourrait, sans craindre une attaque sur son flanc gauche, partir à l’assaut.

L’opération préliminaire devait donc être la réduction de ce saillant. C’est sur cette région qu’attaquaient, le 1er novembre, la droite de la 1re armée (22e corps et corps canadien) et la gauche de la 3e (17e corps). Sur un front de 9 kilomètres, au Sud de Valenciennes, à 5 h. 15, les trois corps partaient à l’assaut. Dès le premier jour, le front fut, après un combat assez âpre, porté du Sud de la ville, dont les faubourgs étaient déjà occupés, à Orsinval. La Rhonelle franchie, l’attaque, le second jour, enveloppa le Sud de Valenciennes, qui, ce jour-là, 2 novembre, tomba entre les mains des Canadiens. Le 3, on était complètement. maître de la région, le front étant porté d’Onnaing (5 kilomètres Nord-Est de Valenciennes) à Orsinval (12 kilomètres Sud-Est) et à l’alignement du front au Sud d’Orsinval.

Cela fait, la bataille principale pouvait s’engager sur le front prévu, s’étendant du Nord au Sud, de l’Est de Valenciennes, conquis, au Nord d’Oisy, sur la Sambre.

Elle n’était pas aisée à mener ; car il fallait, au Nord, empor ter au préalable Le Quesnoy et franchir l’Ecaillon, la Rhonelle, l’Aunelle, passer au sud de la Sambre tandis qu’au centre, la forêt de Mormal, large de 15 kilomètres, profonde de 5 à 6, étaitun obstacle redoutable. Mais, ajoute fièrement le maréchal, « nos troupes n’avaient jamais été plus confiantes en la