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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/392

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transmis par le chef de bataillon, sans connaître l’objet des mouvements qui leur étaient ordonnés et sans manifester des mouvements contraires à leur devoir. L’aigle (du régiment) dont la place est marquée au 1er bataillon est restée à Paris, aux mains du major Quérelles, commandant provisoire, au départ du 1er bataillon pour Mayence. Il a refusé de confier ce dépôt à des soldats qui n’étaient plus dignes de le garder. L’affront d’un pareil refus est déjà un châtiment... On pourrait penser à confier l’aigle ou au 2e bataillon, ou mieux au cadre du 3e qui arrivera à Paris le 17 janvier, qui s’est couvert de gloire en Espagne, à la défense du fort de Burgos, et à celle d’Aguilar del Campo et qui pourrait devenir le noyau d’un nouveau 1er bataillon. Les sous-officiers et les grenadiers de l’ancien premier bataillon seraient dégradés et conduits à des bataillons de pionniers ou à des bataillons coloniaux. Les soldats seraient incorporés dans d’autres régiments ; les sous-officiers de la 10e cohorte subiraient le même sort que ceux de la Garde de Paris, mais la cohorte ne serait pas licenciée, et les soldats n’en seraient pas dispersés dans d’autres corps. Cette cohorte est composée tout entière des contingents fournis par le département de l’Oise, et la dispersion de ces soldats porterait le trouble dans la plupart des familles du département. » Un arrêt conforme était joint à ce rapport. Le Conseil privé fut d’un avis contraire, et l’Empereur se résolut à ne point suivre les dispositions présentées par le duc de Feltre.

Par décret du 30 décembre 1812, le régiment de la Garde municipale de Paris fut dissous ; par un nouveau décret du 6 janvier 1813, les hommes qui l’avaient composé passèrent dans l’infanterie de ligne et formèrent le 134e régiment d’infanterie. L’escadron de cavalerie qui était hors du débat, fut versé au 2e chevau-légers lanciers de la Garde. Par décret du 10 avril 1813, un régiment de « gendarmerie impériale de Paris, » composé de 840 hommes, fut créé, conformément au vœu formulé par les trois conseillers d’Etat, pour être administré par le préfet de Police faisant fonction de commandant, dépendre de ses ordres, et être soldé par la Ville de Paris. Le colonel était colonel d’armes de la ville de Paris ; les quatre capitaines commandaient des compagnies mixtes d’hommes à pied et à cheval ; un auditeur au Conseil d’Etat détaché à la