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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/673

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LITTÉRATURES ÉTRANGÈRES

LE ROMAN
D’UN
HÉRITIER PRÉSOMPTIF


{{c|FRANZ FERDINAND S LERENSROMAN <ref> 1 vol. Memoiren-Biblioiek. Stuttgard, Verlag Robert Lutz, 1919. </ef>.


Parmi tous les sujets de la grande tragédie mondiale, qui ne manqueront pas de retenir l’attention de l’avenir, aucun ne passe en intérêt ceux que nous offre l’histoire de la maison de Habsbourg. Et entre tous les drames qui ont ensanglanté l’interminable règne de l’empereur François-Joseph, depuis l’exécution de son frère Maximilien, l’éphémère Empereur du Mexique, jusqu’à la ténébreuse fin de son fils, l’archiduc Rodolphe, dans le pavillon de chasse de Meyerling, et à l’assassinat de sa femme l’impératrice Elisabeth, sous le poignard d’un anarchiste, il n’y en a pas de plus important que le fameux attentat du 28 juin 1914, ce double meurtre de Serajevo où périt l’archiduc François-Ferdinand d’Este et de Habsbourg, héritier d’Autriche et de Hongrie, avec sa femme, la duchesse de Hohenberg : crime qui, en ajoutant une nouvelle page sanglante à l’histoire de cette famille tragique, allait être le signal de l’immense catastrophe où devait s’abimer, avec la millénaire monarchie elle-même, la figure de la vieille Europe.

Aussi devait-on s’attendre, à mesure que les faits prennent