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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/68

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LA
BATAILLE DE FRANCE

VI [1]
LA REPRISE DU GRAND ASSAUT
5-31 octobre.


LA SITUATION AU 5 OCTOBRE

Le 4 octobre au soir, Foch a le droit de promener sur l’énorme champ de bataille un regard satisfait Sans doute l’offensive conjuguée de la 1re armée américaine et de la 4e armée française entre Meuse et Suippe n’a pas, du 26 au 30, donné l’effet considérable qu’on en attendait : devant une résistance exceptionnellement vigoureuse, explicable par l’importance même que les deux adversaires attachent, en cette région, l’un, à l’attaque, et, partant, l’autre, à la défense, les Américains, d’ailleurs embarrassés par l’accumulation même de leurs forces et le terrain difficile, et les soldats de Gouraud, accrochés par l’arrêt même de nos alliés en Argonne, ont dû suspendre leurs attaques. Mais la position qu’ils devaient lointainement tourner tombait, sur ces entrefaites, pour la plus grande partie, devant l’assaut enragé des soldats de sir Douglas Haig et de la 1re armée française. La position Hindenburg était, en sa partie la plus redoutable, crevée de toutes parts et, si cette éclatante victoire n’avait pas été une surprise pour le commandant en chef des armées alliées, le magnifique

  1. Voyez la Revue du 15 août, 1er et 15 septembre, 1er et 15 octobre.