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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/788

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LE ROI LOUIS XVII

II[1]
LA COMMUNE

Le nouveau pouvoir intrus qui siégeait à l’Hôtel de Ville portait, en effet, sinon dans ses intentions ardemment révolutionnaires, du moins dans ses aptitudes, la tare de son recrutement. Après avoir tenté d’esquisser l’installation de la famille de Louis XVI au Temple et avant de pénétrer dans le récit des énigmatiques péripéties de la captivité du Dauphin, il importe de connaître quelles étaient l’origine et la composition de cette Commune parisienne qui, abusant de la pusillanimité du Corps législatif, s’arrogea la garde des prisonniers royaux dont elle demeure comptable envers l’Histoire Elle naquit illégalement d’un mouvement populaire auquel la grande majorité des électeurs parisiens ne prit aucune part.

Dans la nuit du 9 au 10 août, l’Assemblée générale des quarante-huit sections de la capitale, siégeant à la salle des Enfants-Trouvés, a décidé de nommer « trois délégués par section, afin d’aviser aux moyens prompts de sauver la chose publique, » en obtenant la déchéance du Roi. Un certain nombre de sections s’empressèrent de répondre à cette invitation et, peu après onze heures du soir, tandis que dans la ville le tocsin commençait à sonner, les premiers commissaires désignés « par acclamation » arrivaient à l’Hôtel de Ville où se

  1. Voyez la Revue du 1er décembre.