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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/80

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Bellecourt, centre de cette résistance qui tombait à quinze heures entre nos mains avec 500 prisonniers. Ce point d’appui tombé, on avait avancé et, à 18 heures, on bordait la route de Fontaine-Uterte à Montbrehain, ayant fait 1 700 prisonniers.

Le front était, ce soir-là, porté, sur tout ce champ de bataille, à la ligne générale Proville-Niergnies-Esnes-Nolincourt-Seraing-Freimont-Brancourt-le-Grand, — abords Ouest de Méricourt aux Anglais, l’Est du plateau de Fontaine-Uterte et Lesdins, et la voie ferrée Saint-Quentin-Cambrai entre Essigny-le-Petit et Harly à Debeney. De ce coup les derniers remparts de la position Hindenburg étaient tous franchis de Cambrai à Fontaine-Notre-Dame. Comme l’écrit Haig, on était enfin en terrain découvert.

Les Allemands ne nous y attendirent point. L’ordre de repli dut être donné le 8 au soir, car, le 9, les armées de Below, Marwitz et Hulier étaient en pleine retraite.

La cavalerie britannique maintenant marchait en tête de l’infanterie. Tous ces soldats étaient animés d’une magnifique ardeur. Les cavaliers pressaient vigoureusement l’ennemi et l’empêchaient de se livrer à ses destructions habituelles, tandis que l’infanterie enlevait Bohain, attaquait Caudry, approchait à 3 kilomètres du Cateau. « Comme notre infanterie, rapporte Haig, se trouvait arrêtée par des feux violents de mitrailleuses partant du bois de Catigny et de Clary, une charge audacieuse des Fort Garry Horse put prendre pied dans le bois de Catigny et aida l’infanterie à reprendre sa progression. Plus à l’Est, les dragons-gardes et la cavalerie canadienne contribuaient à la prise de Honnechy, Reumont et Troisvilles. »

De son côté, Debeney talonnait la retraite de l’ennemi. À la fin de la nuit du 8 au 9, on s’était emparé des tranchées ébauchées par l’ennemi entre Harly et Neuville-Saint-Amand, ainsi que de ce village ; à l’aube, Essigny et Itancourt étaient enlevés. Nos troupes atteignaient, sur les talons de l’ennemi, le front bois des Étraves-Ouest de Fontaine -Notre-Dame-Marcy-Mézières-sur-Oise.

Les Allemands couraient vivement à la ligne de la Selle devant les Britanniques et, devant Debeney, à celle de l’Oise. À mesure qu’on s’approchait des deux lignes, la résistance s’accentuait. La cavalerie britannique, abordant, le 10, la Selle,