Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

points sensibles, la nouvelle ligne opposée à nos efforts croulera comme la première.

Dès le 9, Degoutte, major général du Groupe des Flandres, avait été averti que les succès remportés par les armées britanniques créaient une situation si avantageuse pour la continuation de l’offensive en Belgique qu’il devait sans tarder en préparer la reprise, et, incontinent, la préparait.

Le 11, de son côté, le maréchal Haig, saisi de la directive du 10, expédiait à ses lieutenants les ordres qui en étaient la conséquence. La 3e armée britannique s’établirait sur la Selle et s’efforcerait de s’emparer, dès qu’il serait possible, des passages de la rivière. A sa gauche, la 4e armée, en liaison avec la 1re armée française, à sa droite, s’établirait sur la ligne Wassigny-le-Cateau, poussant ses postes avancés jusqu’au canal de la Sambre. Si l’ennemi exécutait un nouveau repli, le corps de cavalerie britannique pousserait vigoureusement en direction de Mons.

Pétain organisait, de son côté, avec Fayolle, Maistre et Pershing, la bataille de droite. Il s’agissait de combiner en une même manœuvre la poussée de l’aile gauche du groupe d’armées Fayolle et l’offensive Franco-américaine de Champagne. Meuse. Cette manœuvre aurait pour but de déborder les défenses de la Serre et de l’Aisne par l’Ouest d’une part (1re armée française) et par l’Est, d’autre part (4e armée française et 1re américaine). Entre ces deux ailes la liaison serait établie par les armées intérieures (10e et 5e). L’objectif du gros du groupe Fayolle serait la région Fourmies-Hirson-Vervins ; la conquête de cet objectif résulterait d’une action continue et puissante de la 1re armée sur l’axe général Guise-la Capelle en liaison étroite avec la 4e armée britannique. La 10e armée se bornerait, pour l’heure, à assurer la continuité du front et la liaison avec le groupe Maistre. En conséquence, la 1re armée serait considérablement renforcée. « L’objectif général de l’offensive Champagne-Meuse est constitué par la région Mézières-Sedan. » La 1re armée américaine continuerait ses attaques sur les deux rives de la Meuse en vue tout d’abord : sur la rive gauche, de rompre la position Kriemhilde et d’atteindre la région de Buzancy (Sud de la ligne Vendresse-Mouzon), et, sur la rive droite, de conquérir la falaise de Damvillers à Dun-sur-Meuse. Elle maintiendrait sa liaison étroite